Auteur : Virginie Boutueil, Gaële Lesteven
Du nouveau dans les transports et la mobilité…, ou plutôt des innovations d’ordres multiples (technologique, de service, commercial, organisationnel, juridique, social) qui reconfigurent les mobilités et leur inscription spatiale et temporelle. Des recherches au LVMT s’intéressent aux processus d’innovation, tandis que d’autres se penchent sur l’analyse d’objets ou lieux innovants. Les chercheurs soulignent un contexte partagé qui suscite l’innovation : essor de l’économie numérique et de l’économie collaborative, usage croissant des technologies de l’information et de la communication. En revanche, les fruits de l’innovation ne font pas consensus dans la littérature. Les définitions restent mouvantes, marquées encore par le champ disciplinaire auquel elles appartiennent. Au sujet des mobilités partagées, un économiste des transports pourrait parler de domaine de pertinence des modes, de calculs d’externalités environnementales, de partage des coûts fixes et/ou des coûts variables… Un ingénieur en transport évoquerait les différentes modalités d’organisation et d’exploitation des services d’autopartage, de modélisation de choix modal… Un sociologue se pencherait sur l’évolution des modes de vie et de consommation, l’évolution des pratiques intermodales et multimodales, les spécificités culturelles… Un aménageur s’intéresserait à l’organisation de l’intermodalité, la régulation de l’accès à l’espace public, la signalétique… Un géographe décrirait les formes urbaines et les caractéristiques territoriales propices au développement des modes partagés…
Cette multidisciplinarité des approches fait la spécificité du LVMT et se retrouve dans les définitions proposées ci-après. La notion même d’innovation est traitée selon plusieurs points de vue et champs d’expertise (Virginie Boutueil, Sophie Deraeve, Laetitia Dablanc). Premier axe d’innovation appliqué à la mobilité : les modes partagés. Autopartage, covoiturage, transport à la demande sont ainsi étudiés par plusieurs chercheurs (Jaâfar Berrada, Virginie Boutueil, Teddy Delaunay, Gaële Lesteven). Second axe : la (dé)synchronisation des activités qui entraîne un aménagement de la mobilité urbaine individuelle tant temporellement (Emmanuel Munch) que spatialement, avec, par exemple la création de tiers-lieux (Anne Aguiléra, Julie Perrin) et la mise en œuvre du télétravail (Anne Aguiléra). Cet aménagement a des répercussions dans la planification des transports, au risque d’une individualisation extrême des prestations (Pierre Zembri). A la lecture de ces définitions, plusieurs questions de recherche se dessinent : quelle place pour l’usager, acteur de sa mobilité ? Est-il co-producteur du service ou consommateur passif ? En quoi cela redessine le rôle de l’opérateur de réseau ? Et plus largement quel pilotage public est-il pertinent en matière d’organisation de la mobilité urbaine et de planification des réseaux de transport ?
Sommaire Innovation :
- Innovation – vue depuis l’ingénierie et l’économie par Virginie Boutueil
- Innovation – vue depuis l’aménagement par Sophie Deraeve
- Innovation en logistique urbaine – vue depuis l’aménagement par Laetitia Dablanc
Sommaire Les modes partagés :
- Autopartage, covoiturage, les modes partagés – vue depuis l’ingénierie et l’économie par Virginie Boutueil
- Autopartage – vu depuis la géographie par Gaële Lesteven
- Covoiturage – vu depuis l’aménagement par Teddy Delaunay
- Covoiturage – vu depuis la géographie par Gaële Lesteven
- Transport à la demande – vu depuis l’ingénierie par Jaâfar Berrada
Sommaire Synchronisation spatio-temporelle des activités:
- Rythmes urbains – vus depuis la sociologie par Emmanuel Munch
- Opérateur de réseau – vu depuis la géographie par Pierre Zembri
- Tiers lieux de travail par Anne Aguiléra et Julie Perrin
- Télétravail, vu depuis l’économie par Anne Aguiléra