Titre provisoire : La mobilité quotidienne des mères solos en Île-de-France : le poids du genre et le rôle de l’espace dans la gestion des contraintes familiales
Direction :
- Sandrine Wenglenski, UPEM, LVMT
- Claire Hancock, UPEC, Lab’Urba
Résumé:
L’évolution des villes a conduit à une complexification des déplacements quotidiens de leurs habitant·es. L’accélération des modes de transport, le rallongement des distances ou la ségrégation socio-spatiale ont eu comme conséquence une majeure dépendance à la mobilité, notamment parmi les catégories les plus modestes. En parallèle, l’évolution de la famille s’est traduite par l’émergence et la multiplication des familles monoparentales. À la tête de ces ménages se situent très majoritairement des mères solos. Ces dernières, dont beaucoup appartiennent aux catégories modestes, ont en charge la totalité de la gestion du travail domestique et sont les seules pourvoyeuses des revenus du ménage. La complexification des déplacements urbains et l’augmentation des familles monoparentales sont des phénomènes connus des sciences sociales. Cependant, ils ont rarement fait l’objet d’analyses croisées. Située au croisement de ces deux phénomènes, cette thèse s’intéresse à la mobilité quotidienne des mères solos. L’entrée par la mobilité quotidienne permet de se concentrer sur les activités de tous les jours en les situant dans le temps et dans l’espace. La monoparentalité étant majoritairement féminine, ce qui est souvent attribué aux inégalités systématiques entre femmes et hommes, je mobilise une approche par le genre qui s’appuie sur les théories et épistémologies féministes. Le but de cette thèse est donc de comprendre le rôle de la mobilité quotidienne des mères solos dans leur vie de tous les jours et, en particulier, vis-à-vis de la gestion des responsabilités familiales. Elle s’intéresse au poids du genre dans la mesure où il conditionne les contraintes et les capacités des mères solos, au quotidien. L’influence de l’espace est également interrogée, dans la mesure où il peut accentuer ou réduire les contraintes.
La région Île-de-France est un exemple d’espace où les mères solos sont une catégorie assez représentée et où les déplacements sont nécessaires et complexes. Dans cette région métropolitaine avec un réseau de transports développé, il existe des contrastes entre zones centrales très denses et bien dotées en aménités de proximité, et d’autres espaces périurbains moins bien dotés. Une double approche méthodologique, quantitative et qualitative, est mobilisée. La première, basée sur l’exploitation de la dernière enquête de mobilité de l’Île-de-France (l’EGT 2010), permet d’appréhender les caractéristiques générales de la mobilité des mères solos, leurs spécificités et leurs différences au regard des déplacements des autres parents. L’approche qualitative, basée sur des entretiens semi-directifs, donne une image plus fine du quotidien des mères solos, de leurs ressources et stratégies, en particulier pour assurer les responsabilités familiales. Elle permet également de le mettre en regard avec le parcours biographique, et de comprendre le rôle des ressources spatiales.
Biographie, parcours
2018 – Master en Urbanisme et Aménagement, parcours Transport et Mobilité – École d’Urbanisme de Paris
Mémoire de recherche : Le rôle de la mobilité dans les inégalités homme-femme au sein du ménage. Le cas des mères cadres en Île-de-France
Mémoire de M1 : Le vécu des femmes dans les transports en commun franciliens. L’influence de l’appréhension des attitudes masculines sur la mobilité quotidienne
2015 – Maîtrise en Géographie et Aménagement – Universitat d’Alacant
Travail de fin de maîtrise : Mobilité et transports publics dans les communes de Mariola. Problèmes d’accessibilité en milieu rural