Transit Oriented Developement

Transition et Planification

Transit Oriented Developement
Auteur: Olivier Bonin

Le TOD, littéralement « urbanisme orienté vers les transports en commun » consiste en un ensemble de doctrines d’urbanisme développé par Peter Calthorpe (1993) dans un souhait plus ou moins explicite de transposer le modèle de la ville européenne aux Etats-Unis. Construit à partir d’une réflexion sur l’aménagement des quartiers de gare, de manière à augmenter la population résidente à proximité immédiate de la gare, tout en conservant des pénétrantes (par exemple des trames vertes) pour l’aération des quartiers (s’inspirant notamment de la cité jardin de Howard), le TOD s’est développé en distinguant entre les stations de transport en commun lourd (urban TOD) et les stations secondaires, dans les zones résidentielles, permettant de se rabattre sur le réseau principal (neighbourhood TOD), ainsi que par des réflexion au niveau interurbain, donnant naissance ainsi au « nouvel urbanisme » (newurbanism). 

 

Il est frappant de voir à quel point les principes du TOD étaient depuis longtemps mis en œuvre en France, de manière consciente et explicite (il suffit de penser au développement des villes nouvelles autour du RER en région parisienne), mais sans constituer un système cohérent et argumenté que Calthorpe a su poser dans les livres et dans son activité professionnelle. Loin de constituer une théorie, le TOD est un ensemble de doctrines et d’hypothèses confortées par une pratique, constituant un savoir expérimental et opérationnel. Les principes du TOD servent de base, ou parfois de prétexte, à de nombreuses réflexions sur les principes d’aménagement à mobiliser pour augmenter la durabilité des villes : le polycentrisme, les systèmes de hiérarchie (christallériens ou non), la subsidiarité urbaine, le rôle de l’ossature des transports en commun mais également la promotion des modes doux et actifs, l’accès à la ville, les modèles de ville ouverts (i.e. sans frontière marquée entre la ville et la campagne) qui transcendent l’opposition entre ville dense et ville étalée. Le TOD réinvente également le rapport à la proximité et à la distance, en luttant contre l’uniformité de la ville dense compacte et proposant des rééquilibrages spatiaux à travers des opérations de renouvellement urbain. 

 

Transit Oriented Developement
Auteur : Alain L’Hostis 

La définition la plus communément admise du Transit Oriented Development (TOD) est celle d’un développement urbain mixte, au sens des fonctions urbaines, et modérément dense, entourant les arrêts de transport en commun, dans un objectif de favoriser l’usage des transports publics, de la marche à pied, du vélo et des autres alternatives à la voiture (Cervero 2012). Cervero insiste sur l’idée que les quartiers TOD ne sont pas seulement situés à proximité des transports en commun, ils sont réellement orientés vers les point d’accès au système de transport, en particulier au travers d’une attention poussée pour les espaces publics et la marche à pied. Pour compléter cette définition il faut exprimer l’idée que le TOD est une approche multi-échelles : le TOD n’est pas réductible à l’enjeu de l’aménagement des quartiers environnant les arrêts de transport collectif, mais il concerne aussi les réflexions liant développement urbain et système de transport collectif à l’échelle de corridors ou de lignes, et aussi à l’échelle des régions urbaines et de leurs réseaux de transport en commun (Cervero 1998). 

 

Transit Oriented Developement
Auteur : Guillaume de Tilière 

Développement de l’urbanisme et du territoire basé sur le transport en commun. Concept visant à réduire l’étalement urbain et promouvoir une densification urbaine avec une optimisation de la mobilité et des déplacements (Cervero & Landis, 1997) : 

densifier l’urbanisation autours d’axes de transports collectifs comme les Bus à Haut Niveau de Service, les tramways ou les réseaux ferroviaires ; 
à chaque halte ou gare, avoir des cercles concentriques de densifications sur le périmètre proche (Rayon 500m, Dunphy et al., 2004) avec bureaux, services et commerces et habitat dense ; 
la concentration des activités et logements denses sur un périmètre limité de 800 m (Dunphy et al., 2004) d’une ligne de transports collectifs permet de développer les modes doux (marche, vélo) et d’optimiser et favoriser l’utilisation des transports collectifs ; 
les commerces sont concentrés aux abords de la halte/gare, favorisant les usagers TC à faire leurs courses sur le trajet domicile-travail sans générer de mobilité supplémentaire. 

L’approche TOD est donc une approche qui prône avant tout la coconstruction entre urbanisme et transports afin d’avoir un développement vertueux du territoire et des mobilités pour le futur.