AIRE DE MOBILITE 

Services et Infrastructures
Auteur : Agathe DANIEL

L’aire de mobilité est un terme qui apparaît tout d’abord dans la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) de 2019 n°2019-1428. Selon cette loi, les autorités organisatrices de la mobilité ont pour mission le développement, l’aménagement et la gestion de ces dernières. Pourtant, la loi omet de préciser ce qui est exactement entendu derrière « aire de mobilité »1.  

Par la suite, le Cerema en propose une définition dans sa « boîte à outils pour les mobilités dans les espaces peu denses »2. Selon cette définition, l’aire de mobilité est un type de pôle d’échange multimodal assigné à ces espaces. Elle est caractérisée par un aménagement rassemblant plusieurs services de mobilité. L’aire de mobilité se différencie du modèle urbain - les Pôles d’Echanges Multimodaux. puisqu’elles se caractérisent par un développement autour d’autres services de transports que les modes ferroviaires . Elle accueille principalement des services de mobilité partagés tels que le covoiturage, de l’autopartage ou du stop organisé ainsi que des mobilités douces. 

 

Le Cerema semble avoir été le premier à interpréter le flou de la loi en rassemblant des initiatives locales, d’autorités organisatrice des mobilités sous un même vocable. Ces initiatives ont donc été rattachées à la LOM, et par conséquent aux orientations nationales. En réalité, chacune des collectivités ayant mis en place des projets entrant dans la définition des aires de mobilité nomme ses propres initiatives d’une manière différente. Elles ne semblent de fait pas relever d’un modèle unique mais sont plutôt hétérogènes et multiformes. Elles dépendent individuellement des contraintes locales relatives aux financements, aux normes techniques et aux ressources foncières disponibles. 

 

Quelle est donc la nature de ces aires de mobilité ? Dans la poursuite des travaux sur l’intermodalité et la multimodalité entrepris au sein du LVMT, par Alain LHOSTIS notamment, ou encore Maxime HACHETTE, les travaux sur les aires de mobilités permettent d’apporter un regard sur des infrastructures routières dans le peu dense au regard de leur fabrique politique. En effet, les recherches qui s’articulent autour de ce mot tentent de répondre à deux enjeux. Dans un premier temps, comment les objectifs et les imaginaires des différents acteurs de la mobilité dans le peu dense influencent de tels aménagements routiers multimodaux ? Dans un second temps ces infrastructures sont utilisées pour questionner les pratiques et les processus de politiques publiques de mobilité dans le peu dense.