Au cours des dernières décennies, le développement de la vitesse et l’amélioration des conditions de déplacement ont entraîné des transformations socio-spatiales du territoire. Celle-ci s’est caractérisée par une croissance continue des villes, où les distances entre les habitations et les activités sont devenues beaucoup plus importantes. Les zones urbaines rurales ont accueilli de nouvelles populations à la recherche de logements plus abordables ou d’un cadre de vie moins urbain et plus naturel.
Ces transformations spatiales ont conduit à d’importantes inégalités sociales d’accès aux aménités, soit en termes d’accès aux modes de déplacement rapides, soit à des lieux d’habitation bien équipés ou à des services de transport en commun performants. Ces deux transformations spatiales des zones urbanisées et la valorisation sociale de la mobilité ont conduit à l’augmentation du besoin de se déplacer plus fréquemment, parfois plus loin et plus vite. Ce processus de « dépendance à la mobilité » se traduit par deux formes de préjudices pour les groupes sociaux précaires : manque d’accessibilité pour ceux qui n’ont pas accès à la mobilité, ou des coûts financiers importants et des temps de trajet difficile et plus long pour les personnes très mobiles mais fortement contraintes dans leurs déplacements.
Avec l’urgence climatique, la hausse des prix de l’énergie et l’augmentation des inégalités sociales, l’accès aux équipements des personnes précaires devient plus difficile, en particulier pour les personnes vivant dans des zones peu dense. Cette thèse examine le potentiel d’un aménagement TOD de réduire la dépendance à la mobilité dans les zones urbaines rurales en améliorant l’accès aux aménités pour les groupes sociaux les moins favorisés.
Biographie, parcours
Maya El Khawand est une architecte et « urban designer ». Elle a complété son double master à l’Académie Libanaise des Beaux-Arts (ALBA) à Beyrouth, Liban. Elle a effectué divers stages d’architecture en France, au Liban et en Suisse dans les domaines de l’architecture, l’urbanisme et la sociologie urbaine.
Ses intérêts concerne l’amélioration de la qualité de vie urbaine et des personnes d’un point de vue sociale et environnementale.
Actuellement, elle fait sa thèse au sein du programme Européen TOD IS RUR(financement H2020 Marie Curie), à l’Ecole Doctorale Ville Transport et Territoire, sous la co-direction de Caroline Gallez, chercheuse au LVMT et Vincent Kaufmann, chercheur de l’EPFL. Sa thèse porte sur la réduction de la dépendance à la mobilité dans les zones ruraux-urbaines, en analysant le mode d’aménagement du « Transit Oriented Development » (TOD). Son projet de thèse repose sur la comparaison de trois périmètres d’études en France et en Suisse.