Professeur des universités, HDR
Université Gustave Eiffel - Univ. Eiffel
Axes de recherche du LVMT :
Axe 1 « Pratiques et représentations »
La société des lieux communs. Usages et images du centre historique de Mexico, thèse de doctorat de l’université Paris-4 Sorbonne en géographie, sous la dir. de Paul Claval, 1992
« Dans les représentations contemporaines, c’est toujours la vision rousseauiste de la marche-loisir qui domine ; si on peut observer un regain d’intérêt, c’est surtout celui des élites pour la dimension valorisante de la marche, qui la distingue encore et toujours des contraintes triviales de déplacement. Le « renouveau » ou le « retour » de la marche semble encore rester de l’ordre du wishfull thinking, dans de nombreux cas où la promotion de la marche reste cosmétique et où les acteurs de l’urbanisme n’ont pas significativement transformé leur mode d’intervention sur la ville. Les lieux privilégiés pour mettre en oeuvre les nouvelles politiques, quand elles existent, en faveur des mobilités pédestres dans le cadre d’un urbanisme durable sont surtout des quartiers urbains centraux, commerciaux ou touristiques, qui bénéficient ainsi de la succession et de l’extension de plusieurs générations d’opérations de piétonisation. Ces lieux sont rarement connectés aux espaces verts périurbains où l’on balise depuis longtemps des itinéraires de promenade et des sentiers de randonnée. Entre ces deux polarités pédestres favorables à la visite touristico-marchande de centre-ville et à la balade sportivo-naturelle à la campagne, la marche reste difficile, dangereuse voire impossible dans la majorité des espaces urbains contemporains, banlieues, zones d’activités, entrées de ville, etc., distendus et fragmentés par de grandes infrastructures de transport motorisé.
Renouveler significativement l’intérêt pour la marche à pied impliquerait donc de se préoccuper enfin de la marche-déplacement dans ces espaces qui forment l’horizon quotidien de la majorité des citadins, donc des marcheurs. Il faudrait y étudier la « dépendance » à la marche comme on y étudie la dépendance à l’automobile, les équiper de voies marchables comme il y a des voies cyclables et des autoroutes, et y autoriser ou susciter les implantations de services, d’emplois ou d’activités de telle sorte qu’il soit faisable d’y accéder à pied. Pour les chercheurs comme pour les urbanistes, cela passerait par une démystification de l’expression unique « marche à pied », qui masque des réalités socio-spatiales très différentes. Mais les acteurs prêts à se mobiliser à moindre frais pour représenter et entretenir des sentiers pour l’activité noble, la marche-loisir, sont-ils prêts à réorienter leurs efforts et des investissements plus conséquents vers l’activité triviale du déplacement ? »
Cette conclusion d’article (Monnet J., 2016, « Marche-loisir et marche-déplacement », Sciences de la société n°97) peut servir de présentation de mon projet de recherche en cours sur les infrastructures pédestres: de la reconceptualisation de l’infrastructure à l’expérimentation d’outils collaboratifs.
Pour une première réflexion sur les dimensions « (s)low tech » de l’infrastructure pédestre et de la marche en ville en générale, voir Urbanités #12 (2019)
Ces travaux se déroulent dans le cadre du groupe MUP (voir plus bas) et en partenariat avec des collectivités territoriales: Mairie de Paris, conseil départemental du Val de Marne, Club des villes et territoires cyclables et marchables.
2012-2024: membre fondateur du groupe transversal « Mobilités urbaines pédestres » (MUP) du Labex Futurs Urbains, Université Paris-Est.
2017-2022: conseiller scientifique du programme de recherche sur la production sociale et matérielle des trottoirs à Mexico (Banquetas, coord. Guénola Capron & Ruth Pérez), financé par le gouvernement mexicain (CONACYT) auprès de l’Univ. Autonoma Metropolitana Azcapotzalco (UAM-A).
(Co-)encadrements ou évaluations de thèses de doctorat et des mémoires de master au Mexique (Univ. Autonoma Metropolitana, CIESAS), en Colombie (Univ. de Caldas, Univ. Javeriana de Bogota), en Argentine (Univ. de Buenos Aires) et au Chili (Univ. Catolica, Santiago).
Membre des équipes pédagogiques du Master « Urbanisme et Aménagement » de l’Ecole d’Urbanisme de Paris (EUP):
Encadrement de thèses de doctorat : voir la page « thèses en cours« .
Membre honoraire de l’Institut universitaire de France (Junior 1996-2001).
Chercheur invité au Getty Research Institute, Los Angeles (1996-1997).
Cybergeo: membre du comité de rédaction depuis 1997.
Espaces et sociétés: membre du comité de rédaction de 2005 à 2023 (comité de direction de 2016 à 2020).
Articles dans des revues répertoriées dans les bases de données internationales
Capron, G., Monnet, J., Pérez López, R., 2023, The sidewalk: between traffic and other uses, the challenges of a hybrid urban order. Culturales, n°11, p.1-28. https://doi.org/10.22234/recu.20231101.e763. https://culturales.uabc.mx/index.php/Culturales/article/view/1141
Direction d’ouvrage, de revue, de proceedings
Capron G., Monnet J., Pérez López R. (coord.), 2022, Banquetas: el orden híbrido de las aceras en la Ciudad de México y su área metropolitana, México : Universidad Autónoma Metropolitana, Colección Humanidades, 552p. ISBN digital: 978-607-28-2717-2. https://sociologiaurbana.azc.uam.mx/banquetas_el_orden_hibrido_de_las_aceras/
Jérôme Monnet (coord.), 2022, Dossier « Quelle infrastructure pour la marche en ville ? ». Transports urbains, 2022/3 (N° 143). DOI : 10.3917/turb.143.0003. https://www.cairn.info/revue-transports-urbains-2022-3-page-3.htm
Demailly K.E., Monnet J., Scapino J., Deraëve S. (dir.), 2021, Dictionnaire pluriel de la marche en ville, Paris : L’oeil d’or (coll. Critique et cité, Labex Futurs urbains), 446p.
Jérôme Monnet, Ruth Pérez Lopez & Jean-Paul Hubert (coord.), 2019, Dossier « Marche en ville : enjeux sociaux et politiques », Espaces et sociétés n°179, 4/2019, URL: https://www.cairn.info/revue-espaces-et-societes-2019-4.htm
Ouvrage et chapitres d’ouvrages
Hubert J.P., Monnet J., Scapino J., 2021, « Infrastructure pédestre : une notion pour repenser l’espace public », in: Cerema, Construction21, lab recherche environnement VINCI ParisTech. Mobilités décarbonées. Un défi global. Bron : Cerema (coll. Les dossiers). ISBN : 978-2-37180-541-5. https://www.cerema.fr/fr/centre-ressources/boutique/mobilites-decarbonees-defi-global
Biographie, parcours
Titres en géographie: Agrégation (1986); Doctorat (1992); Habilitation à diriger les recherches (1999).
Depuis 2005 à Marne-la-Vallée:
Professeur à l’Institut Français d’Urbanisme (IFU) puis à l’Ecole d’Urbanisme de Paris; directeur de l’IFU et codirecteur de l’EUP depuis janv. 2021.
Chercheur au Laboratoire Théorie des Mutations Urbaines (2005-2009), Lab’Urba (2009-2017) et au LVMT (depuis 2018).
Postes occupés, 1988-2005:
Mexico, chercheur (1988-1991) et directeur (2001-2005) du Centre d’études mexicaines et centraméricaines (CEMCA);
Université Toulouse-Le Mirail, Maître de conférences (1992-1999) puis Professeur (1999-2001) au Département de Géographie et au Groupe de Recherche sur l’Amérique latine.
Publications: références et documents en ligne