Titre : Les ménages face aux impératifs de « transition énergétique ». Des raisonnements pris entre marché, normalisation institutionnelle et références forgées au fil de la trajectoire biographique.
Sous la direction de Pierre Fournier, Professeur de sociologie, Aix-Marseille Université, Laboratoire méditerranéen de sociologie (CNRS, UMR 73 05)
Soutenance: le 05.12.2017, à la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme, Aix-en-Provence.
Jury : Sophie Dubuisson-Quellier (rapporteure), Pierre Fournier (directeur de thèse), Charles Gadéa (rapporteur), Séverine Gojard (examinatrice), Philippe Hamman (examinateur).
Résumé : Comment des normes de conduite hétéronomes parviennent-elles à définir la manière dont les
individus organisent leur quotidien sans être perçues comme des contraintes extérieures ou
arbitraires ? Comment les individus en arrivent-ils à privilégier certaines références pour agir plutôt
que d’autres au fil de leur trajectoire sociale ? Les pratiques énergétiques prenant place dans l’espace
domestique (chauffage et rafraîchissement des pièces, cuisson et réfrigération des aliments, eau chaude
sanitaire, éclairage, appareils électriques…) constituent un terrain d’analyse de ces questions
particulièrement riche dans le contexte actuel d’injonction à la « transition énergétique », c’est-à-dire à
une modération des consommations énergétiques et à une décarbonisation de leur contenu : à partir
des différends de normativité que vivent certains acteurs sociaux face à ce nouvel horizon. Les
changements de conduite attendus sont l’occasion de travaux de sciences sociales qui acceptent
souvent comme allant de soi les catégories du débat public : notamment celles qui consistent à rabattre
les pratiques domestiques mobilisatrices d’énergie sur des consommations et celles qui
naturalisent la transition énergétique. Le propos est ici de questionner ces catégories pour des ménages
des classes populaires « du haut », à distance des dispositifs d’assistance prévus pour les situations de
dénuement mais néanmoins menacés de difficultés avec les coûts de l’énergie. Tout d’abord, la thèse
propose un examen des mesures politiques et économiques qui sont associées à la transition
énergétique à l’adresse des ménages, mises en perspective avec un vaste mouvement de
marchandisation de l’univers domestique. Ce travail tente ensuite, de rendre compte des mécanismes
de soumission au mot d’ordre économique et de la socialisation des acteurs sociaux à la mise en
consommation des pratiques domestiques mobilisatrices d’énergie, les amenant dans des circonstances
particulières à prêter attention à de nouveaux discours prescriptifs au moment de décider de leurs
actions. Pour cela, la thèse s’appuie sur une revue critique des travaux de sciences sociales portant sur
les ménages face à l’énergie, sur des monographies de groupes professionnels porteurs de discours
institutionnels à l’endroit des ménages et sur des monographies de ménages précisément situés.
Mots clés : sociologie économique, socialisation, consommation d’énergie, normativité sociale,
transition énergétique, classes populaires, groupes professionnels, économie domestique.
Biographie, parcours
Après mon post doc de 2 ans au LVMT j’ai rejoint l’Université Paris-Nanterre en septembre 2019 en tant qu’attaché temporaire d’enseignement et de recherche.
Mon CV : Cacciari J_CV_2019