Le Graph a invité pour un travail in situ le collectif Penser l’urbain par l’image. Renonçant à l’observation directe du territoire souvent centrale dans leurs travaux, les membres du collectifs font le choix d’une re-présentation des lieux et de leurs pratiques à partir d’une exploration et relecture du fond photographique du Graph, et en particuliers des images réalisées dans le cadre des ateliers de pratique amateur que le Graph anime depuis 30 ans.
Réinterpréter collectivement les images, imaginer leurs conditions de production, les remettre en scène vise à la fois un dialogue avec ces pratiques d’éducation populaire et de participation impliquant des publics souvent relégués et une confrontation des modes de regard dans la perspective d’un faire ensemble liée à la médiation d’archives visuelles d’un espace. Ces images seront remises au travail à l’aune de la fiction et de théories féministes qui sont au coeur des réflexions actuelles du collectif pour qui cette expérimentation située constituera une étape du programme de recherche Des contre-regards documentaires ? Les mondes urbains photographiés et filmés par les femmes. Le workshop prendra corps dans une installation évolutive tout au long de la semaine de l’inauguration du festival, une médiathèque fictionnelle en devenir, réalisée avec la complicité de l’artiste Aurélie Pétrel.
Participeront à cette exposition workshop : Florine Ballif (Ecole d’urbanisme de Paris, Lab’Urba), Alexa Farber (Institut für Europäische Ethnologie – Universität Wien), Anne Jarrigeon, Lucinda Groueff, Clément Luccioni (Université Paris Est, Lab’Urba), Laetitia Overney (Ecole Nationale Supérieure d’Architecture Paris-Belleville, IPRAUS), Mina Shaidi-Sharouz (Ecole Nationale Supérieure d’Architecture Paris-La Villette, Mozaïque), Hortense Soichet (Photographe, Chercheuses Associée Lab’urba) avec la complicité d’Aurélie Pétrel (Photographe, Haute Ecole d’art de Genève).
Plusieurs lieux:
Ce festival proposera ses regards dans plusieurs lieux de la ville. «En cette année trentenaire pour notre institution, le travail du Graph a toujours été basé sur la programmation, sur l’éducation à l’image, à l’accessibilité de celle-ci pour les publics éloignés», commente Eric Sinatora directeur artistique. Il est vraisemblable que ce festival gravira plusieurs marches en cette année 2018, à en juger par la programmation et les personnalités attendues à Carcassonne. Guillaume Herbaut, engagé sur plusieurs terres en guerre, récompensé par deux World Press, est attendu avec impatience. D’autres signatures, Emilie Arfeuil, Maria Letizia Piantoni, le collectif Penser l’Urbain par l’Image, sont à l’affiche de ce mois de la photo à Carcassonne.
Les temps forts sont programmés vendredi 16 novembre et samedi 17 novembre à la Maison des Mémoires et à la chapelle des Dominicains, où seront proposées des rencontres critiques/artistes, des lectures de portofolios, des médiations et un Diapéro. Carcassonne pour démontrer le pouvoir de la photographie sociale, est la nature vraie de ce festival qui s’attache à poser des questions sur l’identité individuelle et collective.