Disciplines applied : économie spatiale, géographie, aménagement, sciences politiques.
Theme 2 Territorial dynamics, land planning, public action
Joint coordinator :
Laurent Terral
Les territoires sont façonnés par les stratégies de nombreux acteurs (individus, entreprises, promoteurs, pouvoirs publics) à différentes échelles spatiales, qui débordent le cadre des espaces urbains. Les recherches menées dans cet axe concernent l’analyse et la modélisation des articulations entre systèmes de transport, stratégies de localisation, pratiques de mobilité, stratégies d’aménagement et dynamiques urbaines et régionales. Dans un contexte marqué par la globalisation, la crise financière et celle du financement public, le développement du chômage et de la pauvreté, la montée en puissance des acteurs privés dans la production urbaine, la prise de conscience des impératifs environnementaux, l’objectif est d’alimenter une réflexion sur les modalités d’une transition vers des systèmes territoriaux plus durables, en interrogeant tant la composition et le fonctionnement des systèmes, que les dispositifs et les instruments de l’action publique.
La logistique individuelle du quotidien
Le déplacement poursuit des objectifs de court, moyen et long termes (travailler, résider, côtoyer ou éviter les autres…). L’observation des pratiques permet de sonder les modalités d’orchestration des modes de vie arbitrés entre aspirations et contraintes, façonnés par les normes et représentations, dans un contexte de ville étalée géographiquement et divisée socialement. L’ambition est de décrire les pratiques de déplacement pour différents profils de citadins et d’instruire son rôle d’outil de gestion du quotidien.
Le vécu et les représentations de la mobilité
La mobilité en ville est une expérience à part entière, éprouvée concrètement, physiquement et mentalement. L’analyse des ressorts concrets, sensoriels et symboliques des séquences spatio-temporelles consacrées au déplacement (perception du temps et du mouvement, interprétation des cadres urbains, rapport aux autres, reconnaissance et assignations identitaires, aspirations, corporéité) par des approches sensibles permet de comprendre l’évolution des conditions d’existence de chacun. Mais la « mobilité » est aussi une norme qui imprègne l’imaginaire contemporain. L’analyse des représentations sociales, les images et les valeurs qui lui sont associées par des acteurs divers (usagers, citadins mais également acteurs publics et privés, opérateurs, constructeurs, politiques ou encore médias, institutions culturelles et artistiques, chercheurs) permet d’éclairer les ressorts d’idéologies mobilitaires, les stratégies d’acteur (dans la production ou la réception de projets d’aménagement) et les modes de production et de circulation des connaissances sur la mobilité.
Les inégalités d’accès à la ville
L’importance croissante prise, d’une part par la question de l’exclusion sociale et d’autre part par l’intérêt nouveau ou renouvelé des communautés politico-administrative et scientifique pour les méthodes d’évaluation des projets de transport qui intègrent la question sociale, stimulent la question centrale de l’accès à la ville opérationnalisée par les mesures d’accessibilité. Les travaux de cet axe poursuivent le double objectif d’approfondir la mesure des inégalités socio-spatiales dans l’accès à la ville (rôle relatif des ressources individuelles et spatiales, distinction des aménités dites « de proximité » et plus lointaines, comparaisons internationales) et d’apporter un regard critique sur les politiques publiques de transport, de logement et les politiques urbaines (évolution des représentations, des catégories d’action, des méthodes et des contenus de l’action publique, effets des politiques correctives). Ces analyses amènent à discuter des normes qui orientent l’action publique et des autres mécanismes de production de la ville jusqu’à l’expérience urbaine elle-même.